
CHRONIQUE. Les tarifs douaniers américains stratosphériques poussent le reste du monde à prendre des décisions qui vont à l’inverse de leurs intérêts. En jargon économique, on parle de «sludge». Mais il y a aussi du bon dans les décisions de Donald Trump, c’est-à-dire du «nudge»
En français, on parle de petit coup de pouce. En jargon économique, ça s’appelle du «nudge». Pardon pour l’anglicisme, mais cette notion est passée à la postérité en 2017 en valant le Nobel d’économie à Richard Thaler pour ses travaux sur la façon dont on peut discrètement inciter un agent économique à prendre la bonne décision. Un gouvernement peut ainsi pousser ses concitoyens à faire de meilleurs choix pour leur santé, en rendant une option plus facile à sélectionner qu’une autre, par exemple. En ce moment, Donald Trump fait tout ce qu’il peut pour influencer les décisions du reste du monde, en mettant en place des tarifs douaniers calculés un peu n’importe comment. Le président américain donne plutôt dans le «sludge».
Le «sludge» est l’inverse du «nudge». Il s’agit cette fois de décourager des comportements qui seraient dans le meilleur intérêt des personnes concernées. Exemple: devoir passer par plusieurs étapes pour obtenir un remboursement ou se désabonner d’un service (après s’être fait «nudger» pour s’abonner en deux clics). Le «sludge» encourage aussi des comportements perdants. Mais en cherchant bien, Donald Trump a également envoyé des incitations positives (du «nudge», donc).
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